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22 Oct 2017

Je vous parle de... Vingt-huit

Vingt-huit.

C'est plutôt étrange comme titre de roman, non ? Encore plus étrange quand vous savez que ce seul chiffre m'a inspiré toute une saga.

Je venais de finir l'écriture d'Evolutio, j'étais dans la recherche d'idées pour mon nouveau bébé. Et alors, mon petit cerveau d'auteur s'est mis à tourbillonner dans tous les sens. Pourquoi ne pas écrire une histoire d'amour ? Non. Une histoire dans le futur ? Déjà fait. Un thriller ? Non. L'idée ne venant pas, j'ai jeté sur le papier des titres. Ce qui me passait par la tête. Des choses aussi stupides que "Bad boy" à..." Vingt-huit".

Vingt-huit. Hop, un déclic s'est fait. Un nom. Une identité. Une peur. Un rôle. Voilà ce que je pouvais faire de ce nombre. Alors, est née mon héroïne, Olivia. Elle est un Chiffre, elle est une chose, elle est Vingt-huit. Un simple numéro inscrit sur un bout de papier lui a tracé tout un monde.Olivia en est désormais au troisième volet de ses aventures. Elle vit dans ma tête, dans vos liseuses, entre vos mains, dans vos esprits.

Tout a démarré d'un simple numéro...


Vingt-huit.


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BROCHÉ

Tome 1 (regroupant les épisodes 1 et 2)
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08 Mar 2017

Pourquoi avoir écrit une nouvelle sur le harcèlement scolaire ?

J’ai écrit récemment une nouvelle sur le harcèlement scolaire, le sujet me tenant particulièrement à cœur. Comme Lucas, mon personnage de « A cœur perdu », j’ai vécu des moments plus que désagréables durant mes années collège… et je sais que c’est le cas pour beaucoup de personnes. Beaucoup trop.


Mes années collèges ont été « sauvées » grâce à deux amies qui m’ont permis de ne pas m’enfoncer dans un cercle de noirceur. Elles s’appelaient Emilie et Aurélie, et leur amitié fait partie de mes plus beaux souvenirs d’enfance. Je sais que mon adolescence aurait pu être mille fois pire, car certains n’ont pas cette chance, malheureusement.


En plus des moqueries incessantes, des railleries, des coups bas et des méchancetés, j’ai eu le droit à un surnom odieux durant 4 ans. Aujourd’hui encore, je ne peux même pas supporter d’y penser. Même après tant d’années, je me demande parfois « pourquoi moi ? », j’essaye de comprendre. Mais la stupidité n’a pas de logique. Il fallait quelqu’un. Et ce quelqu’un fut moi.


A cause de ça, je me suis enfoncée dans une timidité extrême, dont je suis sortie au fil des années, après le collège. J’avais peur des autres, aucune confiance en moi, et, même si mes amies et ma mère étaient là, je me sentais seule face à ce cauchemar. J’avais pourtant parlé de mon problème à mes professeurs, à ma CPE, mais à l’époque… c’était un sujet qu’on évitait. « Ça allait passer ». Heureusement, ma mère a été une épaule secourable quand je rentrais à la maison en larmes parce que toute ma classe s’était moquée de moi durant les sept heures de cours.


Il est difficile d’évoquer cette période, même après dix-sept ans. Pourtant, aujourd’hui, j’ai oublié ma timidité, je suis sûre de moi, je suis épanouie personnellement et professionnellement. Mais il a fallu du temps pour tourner la page, pour repousser ces méchancetés quotidiennes.



Parce que personne ne devrait avoir honte d’en discuter, personne ne devrait garder ce fardeau sur ses épaules, j’ai écrit cette nouvelle. Si vous vivez une telle situation, n’hésitez pas à en parler, que ce soit auprès de vos proches, d’associations ou de vos professeurs, il y aura toujours une oreille pour vous guider, même si vous n’y croyez plus…


Vous trouverez A coeur perdu ici : https://www.amazon.fr/dp/B06XG58NXG




21 Feb 2017

Accueillir la critique

Dur dur la vie d'auteur... du moins quand on reçoit une critique. Et oui, elle fait mal, cette claque, ce commentaire qui vous dit que votre livre n'a rien à faire sur les étagères d'une librairie. 

Parfois, on voit des auteurs attristés crier leur peine sur les réseaux sociaux. On voit des chroniqueurs outrés crier leur peine de voir les auteurs crier leur peine. Et alors, on aperçoit même des auteurs peinés de voir les chroniqueurs crier leur peine de voir les auteurs affirmer leur douleur. Enfin, vous m'avez compris, on peut vite entrer dans un cycle infernal, avec en définitif une mauvaise publicité, parce que la critique est constructive et que l'auteur doit l'accepter, point final.

Ahem. On oublierait pas un truc, là ? Ah oui, l'humanité.

Imaginez. "Il faut débrancher son cerveau pour lire tel livre". Oui oui, on m'a dit ça. Au début, on réagit à peu près comme ça : "AaaaaaaaAAAAAAH, mais pourquoi pourquoi pourquoi ? C'est méchaaaaant, monde crueeeeeeeeeeeeeeel, diaaaantre". On cherche la première fourchette qui se passe pour se faire un mini hara-kiri (qui ne dépassera pas le stade du j'ai-touché-ton-pull-coucou), puis on essaye de relativiser. Mais c'est dur de relativiser, alors on relit la chronique, on la relit, on la rerelit, on pleure un peu, on la rererelit, on... on est triste, voilà, c'est dit. Parce qu'on est humain. (Si vous être un extraterrestre / fantôme / loup-garou, désolée de vous avoir importunés, vous pouvez passer votre chemin, mais merci quand même !)

Deux possibilités :

-La chronique est constructive. Ok, on prend sur soi, on remercie le lecteur, on ravale son égo et on investit dans une usine de chocolat. Etape suivante, reprendre ses écrits et chercher les fautes.

-La chronique est un ensemble de "c'est nul, pathétique, rien à lire, livre pitoyable, aaah  j'ai perdu quinze heures de ma vie, il est temps de m'apitoyer un siècle pour compenser ça". Là, vous avez le droit de vous insurger. Bon, évitez quand même de chercher le bottin le plus proche pour aller chez le lecteur avec votre hache. La solution la plus sage est de garder sa colère et de bougonner dans son coin (et là, je plains votre plante verte). 

Récemment, j'ai reçu une critique qui m'a fait très mal et que je n'ai pas trouvé constructive. J'ai eu beaucoup de mal à l'accueillir, j'avoue. A mes yeux, elle était juste destinée à être blessante. Aujourd'hui encore, je me demande si j'ai réagi en tant que personne blessée ou en tant qu'auteur.

En ce moment, je vois fréquemment des auteurs se faire lyncher parce qu'ils ont osé se plaindre. Alors non, ce n'est pas une solution, évidemment. Mais si la critique est vraiment difficile, si elle descend une année de travail, si elle vous remise au niveau d'auteur de caniveau (ceux qui écrivent pour les rats ?), est-il normal de réagir humainement ? Tout le monde doit-il être un roc, pouvoir accueillir la douleur de voir son travail mis à mal en serrant les dents et bombant le torse façon Terminator (Rambo ? Chuck Norris ? Gibbs ?) ?

N'oubliez pas ce truc qui s'appelle l'humanité... et peace and love :)

(et je suis désolée si vous voyez des petites fautes d'orthographe sur cet article, mais il est publié sur un coup de tête et non relu...:p )




29 Dec 2016

Lilly Morris

Bonjour !

J'avais commencé à écrire cette histoire il y a de nombreux mois, avant de me lancer dans Ruines. Et puis je l'ai abandonné, pour Alex et Max.
Ensuite, je ne l'ai pas repris car l'héroïne est journaliste, comme mon autre personnage de romans, Sun Bartas. Je ne voulais pas faire du réchauffé.
Mais, ici, les caractères sont différents, l'histoire aussi. Je me suis inspirée de fanfics que j'écrivais il y a quelques années pour écrire cette histoire. Je me suis fait plaisir en la reprenant et en la remaniant, alors, je vous la poste ici...
J'espère que ma fougueuse Lilly va vous plaire :)
Bonne lecture !


Résumé :

A vingt-cinq ans, Lilly Morris est reporter pour une grande chaîne d'actualité américaine. Mais elle est surtout la colocataire et la responsable de deux adolescentes de dix-sept ans, Lola et Alison.
Le jour où ses "petites soeurs" sont mêlées à une sombre affaire de  tueur en série, Lilly décide de plonger tête la première dans l'enquête qui concerne ses protégées. Même si cela doit la mettre en danger. Même si elle doit profondément agacer l'agent de police Michael Vennant... 


Chapitre 1



L’officier de police Michael Vennant frotta ses paumes gelées l’une contre l’autre, le menton levé vers le troisième étage de l’immeuble, où il devait se rendre. Quelques flocons de neige pleuvaient sur lui et parsemaient ses joues, sans qu’il y prête attention, occupé à observer les trois fenêtres allumées et décorées de quelques décorations de Noël. Malgré lui, il allait devoir hautement perturber des personnes qui n’attendaient que de la joie d’une telle période.
Il attendit que sa collègue ait claqué sa portière et arrive à son niveau afin de lâcher sa pensée :
— On devrait attendre que les fêtes soient terminées.
— Ordre du chef, Mike. Et puis, plus vite elles seront au courant, plus vite on pourra agir.
Même s’il détestait quand sa collègue avait raison – ce qui était toujours le cas —, il acquiesça d’une grimace puis se dirigea vers l’entrée du bâtiment, ses semelles crissant sur le tapis blanc. Une personne sortit de l’immeuble au moment où ils y arrivaient, leur permettant ainsi de rentrer sans avoir à se présenter via l’interphone. Ils grimpèrent dans l’ascenseur, dans lequel filtrait en sourdine une musique d’ambiance.
— Le vingt-quatre décembre… soupira une nouvelle fois Michael en d’adossant à la paroi de la cabine. On devrait être en train de préparer nos cadeaux, plutôt que de venir ennuyer ces gamines. J’ai acheté de superbes boîtes de pâté au thon pour mon chat, j’ai hâte de lui donner.
Il sourit en repensant à son animal, adopté l’an dernier dans un refuge après avoir été trouvé presque mourant, une patte en moins. Désormais, Blinis pesait presque six kilos et partageait avec lui des dizaines de pavés de saumon par an, leur repas préféré.
— Tu sais que tu es invité chez moi, répondit-elle délicatement.
Il releva le menton, comme si cette proposition était offensante. Elle l’était, d’ailleurs. Parce qu’elle cachait mal la pitié de sa collègue.
— Blinis et moi comptons passer un agréable moment devant un film, mais merci.
Le reste du trajet jusque l’appartement 312 se fit dans un silence devenu gêné. Un air de musique s’échappait dans le couloir. Michael laissa échapper une grimace en reconnaissant All I Want For Christmas Is You de Maria Carey. Maïa sourit, amusée.
— Ta chanson préférée, ironisa-t-elle.
— Plutôt me planter un couteau dans le ventre que d’écouter ça de ma propre volonté, rétorqua-t-il.
— Et tu as pensé à Blinis ?
— J’ai fait un testament, il hériterait de toute ma fortune.
— Un chat hériterait de ta fortune ?
— Ouais, mais je n’ai pas l’intention de mourir aujourd’hui. Ni demain. Ni après-demain. Ni dans un jour proche.
Maïa sourit en secouant ses longs cheveux bruns. Son partenaire fronça le nez comme pour lui indiquer ce qu’il pensait de son avis, et frappa à la porte, pressé de repousser cette discussion qu’il sentait venir. Un « j’arrive » retentit, suivi de bruits de pas. Une jeune femme vint leur ouvrir, la main gauche protégée par un gant de cuisine. Elle ouvrit de grands yeux en détaillant Michael et Maïa.
— Oui ? J’ai mis la musique trop fort ?
Michael sortit son badge et le lui tendit.
— Police de Providence, officiers Acolas et Vennant. Nous pouvons entrer quelques minutes ?
La jeune fille arrondit le regard et se décala pour les laisser passer. Michael et sa partenaire entrèrent en détaillant les lieux. Le salon, ouvert sur une petite cuisine, était illuminé grâce aux trois fenêtres de l’appartement que Michael avait vues du parking. Un sapin de Noël mangeait un coin de la pièce, et de multiples décorations roses et violettes retenaient l’attention, un peu partout. Une odeur délicieuse de sucre et de beurre lui mit l’eau à la bouche.
Les colocataires étaient prêtes à fêter Noël et il allait gâcher ça. Il masqua son trouble en analysant les traits de la jeune femme, cherchant son nom dans ses souvenirs. Il avait étudié le dossier en voiture, avant de venir, mais les trois prénoms se mélangeaient dans sa tête.
— Lola Baker ? tenta-t-il en replaçant son badge dans sa poche.
— Elle a fait quelque chose de mal ? grimaça son interlocutrice.
— Non.
— Alors, c’est moi.
Elle passa la main dans ses cheveux châtains, répandus dans son dos et retenus par une barrette à l’effigie du père Noël. Une autre jeune femme sortit d’un couloir, de multiples guirlandes bleues dans les mains.
— J’en ai trouvé d’autres et… oh ! Je n’avais pas vu qu’il y avait du monde ! Bonjour !
La nouvelle arrivante avait le même âge que la dénommée Lola, dix-sept ans, comme le lui avait appris son dossier. Ses cheveux roux encadraient son minois juvénile et accentuaient sa peau pâle et ses multiples taches de rousseur. Elle envoya un large sourire aux deux officiers de police en déposant les guirlandes sur la table.
— Vous avez senti l’odeur du gâteau, c’est ça ? Vous êtes les deuxièmes voisins à venir aujourd’hui, mais sachez que…
— Ils sont de la police, Alison, l’interrompit Lola.
La rouquine porta la main à sa bouche, son regard s’arrondissant sous la stupeur.
— Oh. On a fait quelque chose de mal ?
Michael secoua la tête et désigna son épais manteau. Après le temps glacial, la chaleur de l’appartement était étouffante. La sueur commençait à recouvrir son dos.
— Il fait très chaud, je peux…
Lola tendit les mains en acquiesçant.
— Bien sûr ! Donnez !
Il enleva son blouson, imité par Maïa. Lola leur désigna une chaise, Alison fila dans la cuisine après avoir piqué le gant de cuisine de l’autre jeune femme.
— Attendez-moi juste une seconde, je vais éteindre le four ! Je suis désolée de vous faire patienter, mais mes cookies risquent de brûler et ce serait vraiment dommage parce que je les ai cuisinés avec beaucoup beaucoup d’amour, et même encore plus que ça, alors vraiment, je ne voudrais pas qu’ils brûlent et donc, je vous demande quelques petites secondes et… ouch ouch, c’est chaud… et voilà, j’ai presque fini et donc…
— Mademoiselle Campbell… intervient Maïa après avoir échangé un regard avec son coéquipier, vous pouvez prendre votre temps pour sortir ces gâteaux…
— Et rester calme, ajouta Michael, nous ne sommes pas là pour vous arrêter.
Alison porta son index rouge à sa bouche, après avoir déposé sa plaque de cuisson sur le plan de travail. Elle émit un rire gêné en trottinant vers la table.
— Désolé, bafouilla-t-elle en s’asseyant.
— On vous écoute, maintenant, indiqua Lola. Pourquoi êtes-vous ici ?
— On nous a parlé de trois colocataires, Lola Baker, Alison Campbell et Lilly Morris. Où est la dernière ? demanda Michael.
— Ici.
La porte claqua derrière cette réponse, ne manquant pas de le faire sursauter. Il observa la nouvelle arrivante, qui ôtait son manteau de cuir rouge parsemé de neige pour le jeter sur le canapé. Il ne l’avait pas entendu arriver, malgré ses talons de plusieurs centimètres. Elle l’observait du même œil méfiant que lui.
— Nous sommes donc au complet, commenta Michael.
— Vous êtes surtout chez nous, rétorqua la nouvelle arrivante. Vous êtes ?
Michael s’occupa des présentations. Lilly ôta son écharpe et avança vers eux, se plaçant entre ses deux colocataires, mains sur le haut de leurs dossiers. Son regard lançait mille éclairs, à la surprise du policier.
— Je suis la seule personne majeure, dans cette pièce, et je vous demanderai donc de ne plus venir interroger mes colocataires quand je ne suis pas là.
— Qui vous a parlé d’interrogation ? répondit Michael sur le même ton acerbe.
— Vous avez un carnet dans les mains, ce n’est pas pour faire joli, officier.
— Effectivement, c’est plutôt pour prendre des notes sur des comportements tels que le vôtre.
— Du calme ! intervient Maïa en tendant les mains vers chacun d’eux. Michael, mademoiselle Morris, peut-on parler entre gens civilisés, s’il vous plait ?
Lilly émit une moue ennuyée, mais acquiesça. Elle avança jusqu’au frigo et attrapa une bouteille d’eau gazeuse, avant de se laisser tomber sur le siège vide, au côté des deux autres colocataires.
— Je vous écoute, dit-elle en retirant le bouchon de sa boisson.
Maïa se racla la gorge et interrogea son coéquipier du regard, avant de se lancer :
— Vous êtes peut-être au courant du décès de Carmen Maniz, à Détroit, hier soir ?
— Tout le monde en a parlé, opina Lola en fronçant le nez. C’était tellement horrible…
— Je déteste regarde les informations, ajouta Alison. Il y a tellement d’horreurs dans le monde, alors qu’on pourrait tous s’aimer et se tenir la main. Enfin, vous voyez… tout le monde me dit que je vis dans un monde de Bisounours, mais je crois tellement en l’amour et…
— Alison, mon chou, on a compris, l’interrompit doucement Lilly.
Elle darda son regard froid sur Michael. L’irritation piqueta la peau du policier.
— Pourquoi nous demander ça, à l’exception de nous gâcher Noël ?
Michael posa les coudes sur la table et joignit les mains devant lui. Il détestait déjà se réponse à venir, même si le comportement de Lilly Morris lui donnait envie de lui envoyer au visage la mauvaise nouvelle, juste afin qu’elle soit calmée. Vingt-cinq ans et déjà reporter pour une chaîne de télévision américaine. Le dossier n’avait pas menti, elle avait un caractère de feu, comme il pouvait le constater. Mais les deux autres étaient de simples adolescentes. Il lorgna tour à tour les trois colocataires, son visage s’assombrissant au fil des secondes.
— Quelque chose dans l’enquête pourrait nous faire penser que vous seriez concernées, toutes les trois.
— Qu’insinuez-vous ? gronda Lilly.
— Du calme. Je ne veux pas dire que vous êtes suspectes. Du moins, pas encore.
— Alors, qu’insinuez-vous ? répéta-t-elle.
Michael plongea la main dans sa poche et en sortit une pochette transparente, contenant un morceau de papier sur laquelle étaient tracés deux noms, au stylo bille. L’encre avait commencé à se diluer à cause de l’humidité qui imprégnait une partie du document, mais les noms étaient encore visibles : Baker et Campbell. Ils étaient suivis d’un smiley négatif.
— Ce papier était dans la paume de la victime. L’enquête nous a prouvé qu’il y a été placé suite à sa mort.
Il sonda les colocataires d’un regard lourd.
— Nous avons donc des raisons de penser que ce pourrait être un avertissement… que vous pourriez être en danger.
— En danger ? répéta Lola, plus pâle que jamais, tandis qu’Alison lâchait un petit cri et que la troisième recrachait à moitié son eau gazeuse.
— Oui. Le tueur pourrait s’en prendre à vous.
Il plongea son regard bleu dans celui, noisette, de la plus âgée des colocataires.
— Vous acceptez notre présence, désormais, mademoiselle Morris ?


11 Dec 2016

La panne d'écriture. Ou comment bousculer ses codes.

Hello !

Je ne pensais pas pouvoir la côtoyer un jour, ma muse étant à mes côtés depuis des années et des années, et ne me lâchant jamais plus de quelques heures. Mais, elle est arrivée, cette « panne d’écriture » totalement imprévue.

J’avais commencé à écrire un roman que je voulais développer sur deux ou trois tomes, racontant l’histoire d’un jeune garçon qui se retrouve du jour au lendemain complètement seul dans la ville de New York. Bien sûr, le mot « seul » était relatif.

Les idées étaient là, les personnages créés, l’envie de développer l’histoire aussi. Mais... mais quelque chose a freiné mon écriture. Au bout de 5000 mots, je bloquais sur un passage. Je me suis forcée à écrire, mais je n’aimais pas ma prose, ni le caractère de mes personnages. J’ai tout effacé. J’ai recommencé. Et alors, je me suis rendu compte que je n’y arrivais pas. Mes personnages étaient creux, je me forçais à écrire, je n’y trouvais plus la passion, le plaisir.

Une première chez moi, je peux vous l’assurer. Ce fut donc un gros bug, une grosse frayeur. Ma passion s’était-elle dissipée ? En avais-je fini avec l’écriture ?

Oui, mais une Sophia ne reste pas avec des questions, car tout problème a sa solution. J’ai donc refermé le projet « Only », j’ai ouvert une nouvelle page Word. Et j’ai laissé mes doigts courir sur le clavier, sans réfléchir.

Est alors né un nouveau personnage. Une jeune femme, Olivia. Sun Bartas n’était donc plus ma seule héroïne féminine, j’ai bousculé mes codes qui étaient de suivre un personnage masculin pour retrouver une version plus douce, plus féminine, beaucoup plus sensible (ou du moins démonstrative) que mon Alex ou mon Tom.

Après avoir écrit, sans aucune idée de où j’allais, environ 2000 mots, je me suis posée devant ma page Word et je me suis relue. Et alors, les idées ont fusé. Je me suis dit que je venais de mettre sur papier une autre de ces histoires qui était là, en moi, depuis des mois et des mois. Que ma panne d’écriture provenait peut-être du fait que je n’avais pas envie d’écrire Only maintenant, parce que je voulais d’abord me pencher sur cette histoire.

J’ai donc continué à écrire, après avoir posé quelques idées sur une page Word et créé une fiche pour les personnages principaux. Et, fait exceptionnel, j’ai réussi à écrire 10 000 mots en 2 jours. Oui, 2 jours. Un petit week-end, et mon Olivia avait déjà toute une histoire, un passé, des sentiments, des ambitions, des émotions.

Une quinzaine de jours plus tard, mon projet me porte et me motive plus que jamais. Moi qui ne pensais pas écrire un autre roman que Sun Bartas sur une héroïne féminine, qui me revoyait me plonger dans une dystopie, j’ai bousculé mes codes. Je pars dans le fantastique, sur un roman ou l’émotion, les sentiments et l’action seront prioritaires.

Ce roman s’appellera « Vingt-huit ». À découvrir en 2017... :)

Enjoy !


27 Nov 2016

Présentation de mes romans et liens

(Cliquez sur les images pour accéder aux livres)


TRILOGIE DYSTOPIQUE RUINES

Tome 1

https://www.amazon.fr/dp/B014RLHEAG
 Alex... Quatre lettres qui se débattent pour rester à flot.

C'est tout ce qu'il connaît de lui. Le reste, ce monde dévasté, ces hommes qui veulent sa peau, son corps aussi détérioré que son esprit et cette bande d'adolescents plus sauvages les uns que les autres... Le reste est flou, vague, sombre.

Il va chercher la lumière à travers cette nuit qui lui est tombée dessus. Et rencontrer dangers, aventures, et... amis ?


Tome 2

https://www.amazon.fr/dp/B019YQ60ZE
Même s’il n’a toujours aucun souvenir de son ancienne vie, Alex a recouvré un passé en la personne d’un homme qu’il déteste.
Il se découvre une famille, une petite amie, une vie destinée à la guerre et au pouvoir. Et doit lutter pour conserver ses valeurs, ses principes, dans un univers où la seule chose qu’on lui demande est de contrôler, sans remords, sans sentiments.
Quand sa route croise à nouveau celle de Maxim, quand la vie de son ami est sur le fil du rasoir, il doit choisir.
Entre le passé ou le présent, les réponses ou l’obscurité… Entre Alexander ou Alex…
Il aura une décision à prendre.


Tome 3

https://www.amazon.fr/dp/B01FGKDA5K

Deux mois sans souvenirs, deux mois de lutte. Le passé d’Alexander ne lui laisse pas de répit, les répercussions de son ancienne vie pleuvent, les difficultés s’amassent.
Après l’altercation avec William Johns et ses conséquences désastreuses : Maxim mourant, Beth enlevée, Jon disparu, Alex a soixante-douze heures pour répondre à l’offre de son père. Il va devoir choisir entre deux options : plonger dans la noirceur, retrouver cette personnalité qu’il déteste ou mettre sa petite fée en danger de mort.
Cette épée de Damoclès pesant sur lui, Alex devra définir ses priorités, lutter contre cet autre lui qui le hante et faire face à des ennemis qui se révèleront bien plus sournois que ce qu’il pouvait imaginer.



EVOLUTIO
https://www.amazon.fr/dp/B01MXF9V8Y


À tout juste dix-sept ans et suite à un terrible accident, Tom, fils esseulé du multimillionnaire Donovan Wesley, voit son quotidien complètement chamboulé. Il est désormais poursuivi, recherché par des hommes sans nom, mais surtout, son sort se retrouve étroitement lié à celui de Logan Harrigton, son total opposé.
Leurs existences sont dorénavant mêlées, incapables d’être dissociées. La vie de l’un dépendra de l’autre, et vice-versa.
Une seule solution pour échapper au danger qui pèse sur eux : décrypter le mystère « Evolutio »… à leurs risques et périls.


SUN BARTAS

Sun Bartas (1)

https://www.amazon.fr/Sun-Bartas-Journaliste-Mode-demploi-ebook/dp/B01GXY9B9C/ref=sr_1_6?s=digital-text&ie=UTF8&qid=1479407395&sr=1-6

Sun Bartas, c’est moi.
Cette fille agaçante, bordélique, accro à la mode et au Cola. Une fille presque normale, quoi.
Sauf lorsque je m'implique dans ma première véritable enquête.
Celle qui va me mener droit vers un homme plus sauvage que jamais, une folle armée d’une tronçonneuse et d’autres surprises du même style...
Bref, des rencontres un peu trop éprouvantes pour ma petite personne !
Vous ai-je déjà dit que j’adorais mon métier de journaliste d'investigation au journal Daily News de Los Angeles ?

27 Nov 2016

L'écriture et moi : la narration

Bonjour !

J'ai décidé de vous parler un peu de l'écriture, de mon point de vue, sur quelques articles. Et pour commencer, je vais aborder le point de la narration.

Souvenez-vous de vos cours de français, il y a plusieurs types de narration :
- le point de vue omniscient (le narrateur sait tout de l'histoire, des personnages, connait le présent, le passé et le futur)
- le point de vue interne (l'action est vue par le personnage, même si l'histoire est racontée à la troisième personne)
- le point de vue externe (l'histoire est raconté par un personnage externe, qui ne connait pas les pensées des personnages, leur passé, leur vie...)

J'utilise principalement le point de vue interne, même si je le fais de deux façons différentes:
- Pour Ruines, le point de vue sur les trois tomes est interne et suit Alex (sauf quelques exceptions dans le tome 3 et pour les prologues).

Avant de commencer Ruines, j'ai longuement hésité à le passer en "je", du point de vue d'Alex. Mais le point de vue interne en "il" m'a permis plus de choses, comme de décrire les émotions d'Alex, qui s'exprime énormément par le regard ou les expressions. En étant dans la peau du personnage, vous pouvez décrire les émotions, le ressenti du personnage, mais pas le regard qu'il utilise pour les exprimer.

De plus, le point de vue interne en "il" m'a permis de conserver une certaine distance avec Alex, et de ne pas laisser le lecteur entrer totalement en lui... ce qui, à mon goût, lui a donné plus de mystère, concernant sa personnalité qu'il a appris à connaître au fil des tomes, et son passé.


- Pour Evolutio, le point de vue est interne, toujours, mais cette fois-ci, le narrateur est Tom, en "je". Ce roman est à la fois un roman de suspense, mais aussi une histoire qui se base énormément sur les émotions, les ressentis, les sentiments du personnage. C'est pourquoi j'ai opté pour cette narration, qui permet au lecteur de se glisser dans la peau de Tom, de suivre tous ses points de vue, et de ressentir ses émotions, en même temps que lui.

-Pour Sun Bartas, le point de vue est interne, Sun raconte ses aventures. Ici, j'ai une nouvelle fois utilisé le point de vue en "je" pour accentuer l'humour de Sun et ses petites pensées, qui jalonnent l'histoire. Encore une fois, la narration permet de mettre en valeur les sentiments et les émotions, même si ici, ils se basent davantage sur l'humour. 

Dans les trois cas, le point de vue interne, qu'il soit à l'intérieur ou non du personnage, permet énormément de jouer sur les ressentis du héros, de partager ses pensées et ses émotions, en même temps que lui, même si cela se fait de plusieurs façons différentes.
J'affectionne particulièrement ce mode d'écriture, puisque mon écriture se base énormément sur les émotions des personnages, qu'elles soient corporelles ou internes. 

Et vous, qu'en pensez-vous ? Quel est votre type de narration préférée ?

20 Nov 2016

Puisque tu pars de Nadia



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Le résumé : 

Septembre 2009:
James et Juliette sont réunis pour une occasion très spéciale: leur divorce. L'opportunité pour chacun de se remémorer leur première rencontre, 10 ans auparavant.
Septembre 1999: Juliette est française en échange Erasmus à l'université de York, James est anglais, il a trois ans de moins qu'elle, tout les sépare mais malgré leurs différences, ils tombent éperdument amoureux.
Pourtant 10 ans après, ils se séparent...
L’amour finit-il à un moment précis ?
Y a-t-il un rendez-vous qui puisse décider de la fin d’un couple, tirer un trait net et implacable sur une histoire d’amour, définissant un avant et un après ?
L'amour peut-il forcément toujours suffire ?


Mon avis : 

 C'est la première fois que je rencontre la plume de l'auteur, avec ce roman "Puisque tu pars". Et je me demande encore pourquoi je ne l'ai pas lu plus tôt. L'histoire est belle et forte à la fois, une histoire d'amour qui n'est pas toute rose, bien au contraire, et qui nous montre que les sentiments ne sont pas une chose facile à manier.
L'auteur manie très bien les émotions et les mots. Sa plume m'a touchée, m'a émue. J'ai terminé cette histoire avec une montée d'émotion, après avoir eu plusieurs fois les larmes aux yeux.
Un très beau moment de lecture, une histoire d'amour que je conseille à tous ! 

06 Nov 2016

Rencontre autour de Ruines et Sun Bartas à Paris, le 29/10

Hello ! 

Le 29 octobre avait lieu une rencontre avec vous, lecteurs, à Paris, et plus précisément à Oh Mon Cake. L'invitation était lancée sur Twitter, afin de vous rencontrer et de discuter dans une ambiance conviviale et sympathique de Ruines, de Sun, d'écriture et de lectures...


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Après avoir affronté la circulation parisienne et cherché notre route, en vrais petits touristes, nous arrivons donc à Oh Mon Cake, avec notre petits chariots chargés de deux cartons de livres. Il est quatorze heures, le rendez-vous a lieu à quinze heures. Mon fiancé, Matthieu, et moi-même nous prenons donc une petite heure pour se poser et profiter de l'endroit, très agréable, et siroter un (premier) Coca. J'en profite pour faire une première photos avec mes livres.

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A quinze heures, arrivée de la première personne, que je n'ai pas reconnu immédiatement (sans les lunettes !), Elijah Lebaron. Nous commençons à discuter de Ruines, Elijah me fait part de ses premières impressions sur Ruines, puis arrivent les personnes suivantes, Aurélie, Aurore, Charlotte, Nina, Valentine, Mady, Nora, Ali(iiiiii)ks et Sophie.

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Seule personne que j'avais déjà rencontré : Nora, il y a quelques mois, et j'étais très très heureuse à l'idée de la voir à nouveau. Comme de rencontrer ces personnes avec qui je discute sur Twitter ou sur FF, depuis plus ou moins longtemps. Chaque nouvelle personne arrivée fut un nouveau sourire, et une nouvelle joie. Quelle émotion de croiser la Twittosphère, ou bien Aliks, Sophie et Valentine, qui m'ont connu à mon époque NCIS !


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Pour débuter, Elijah me pose une question qui me surprend : "Jardinier ou architecte ?". Sur le coup, non, je ne comprends pas la question, qu'il m'explique donc : l'auteur jardinier écrit au "jour le jour", une première scène, et la suite coule naturellement. L'architecte prépare un synopsis, chaque scène, a un plan qu'il suit à la lettre. Pas d'hésitation, je suis de l'équipe des jardiniers. Quand je commence un roman, je ne sais pas forcément comment je vais le finir. J'ai en tête des personnages, et je les laisse vivre. 


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Une autre question suit, qui me fait beaucoup rire (surtout quand beaucoup opinent) : "Mais comment fais-tu pour écrire aussi vite ?". J'avoue donc : j'ai un clone. Comme personne ne me croit, j'opte plutôt pour la vérité (dommage pour le clone) : la passion. Quand je suis dans un roman, je suis obligée de le finir au plus vite, parce que les personnages sont en moi et qu'ils ne demandent qu'à vivre. Si je ne les laisse pas s'exprimer, leurs répliques et leurs aventures tournent dans ma tête sans discontinuer.

Bon, et je suis un peu un robot aussi. Mais là non plus, personne ne me croit.



Nous discutons ensuite des romans, des différentes façons d'écrire, d'Evolutio. C'est un réel plaisir d'échanger avec chacun, d'avoir des avis, des points de vue, de pouvoir parler écriture, lecture, Alex et Sun. 


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Puis, vient le moment signature. Petites palpitations en prenant le stylo pour signer le premier roman, surtout quand Sophie me montre ses exemplaires, dont le tout premier roman publié sur Lulu, presque illisible tant l'écriture est petite (oui, c'était un sacré raté). Je pensais être la seule, avec mes parents, à en avoir un exemplaire, mais non. Je signe ensuite différents romans, des anciennes versions de Sun au nouvelles, en passant par Ruines. Et à chaque fois, cette joie est là, parce que signer un livre, en parler, avoir des avis dessus, c'est à chaque fois un remerciement pour tout le temps qu'on a passé à l'écrire.


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Ce fut un incroyable moment, mémorable, j'ai encore avoir un sourire XXL en y pensant. Alors, merci à tous d'être venus, merci pour votre présence, vos questions et votre suivi ! Je suis ravie de vous avoir rencontrés, et j'ai hâte de reprogrammer une rencontre !

(Et pour finir la journée, j'ai eu l'immense plaisir de rencontrer Lena et Nadia. Avec Nora et Mady, nous sommes allés manger dans un restaurant à Bastille. Manquait un membre de notre Dream team : Julie, à qui on a pensé très fort pendant cette soirée. Ce fut un instant mémorable, je suis trèèès trèèèèès heureuse d'avoir passé cet instant avec vous, les filles !!!


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03 Nov 2016

Scène coupée tome 1



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J'ai quelques petites scènes qui traînent sur mon ordinateur... instants coupés du tome 1 ou début du tome 3 entièrement retravaillé par la suite... Aujourd'hui, je vous offre une scène coupée du tome 1, qui devait être à l'origine le chapitre 14 ! :)

Bonne lecture :)


(Oh, et oui, quand j'ai écrit ce texte, Beth était rousse ! )






Il ne fut pas étonné en découvrant que sa nouvelle destination était le réfectoire.
En poussant les doubles portes, l’adolescent eut le bonheur de découvrir que l’endroit était presque vide. Il ne se sentait pas prêt à affronter à nouveau Adam et Kate pour l’instant. Ni les regards curieux de Noah et Jans.
Une seule personne occupait un siège à sa gauche, un petit brun de quinze ou seize ans qui se dépêcha de finir son ragoût quand les deux autres prirent place, le tintement de sa fourchette raclant le fond de son assiette résonnant au cœur de la salle.
-Tu as le temps de manger, Shawn, le rassura Maxim en prenant place sur une chaise entourée d’une flaque de soleil.
Sans relever la remarque de Maxim, l’intéressé goba pratiquement son dernier morceau de ragoût. Et fila sans demander son reste une fois son repas englouti.
Alex s’installa à son tour et haussa le menton vers l’alcôve protégeant les cuisines. L’endroit était plongé dans les ténèbres. Aucun bruit n’en filtrait.
-Beth est encore là ? demanda-t-il en penchant la tête pour tenter d’apercevoir quelque chose sous la pénombre de la pièce.
Maxim ne répondit pas mais se retourna à son tour vers l’alcôve. Il plissa les paupières pour scruter intensément la cuisine.
-Beth, lança-t-il d’un ton qui n’admettait aucune contradiction, viens ici.
Quelque chose tomba au sol, dans la petite pièce. Une seconde plus tard, la petite rousse apparaissait, les joues légèrement roses, le regard fuyant. Elle faisait passer une cuillère de bois d’une main à l’autre d’un air gêné, comme si elle venait pris en flagrant délit de mensonge.
Elle avança d’un pas hésitant vers les deux garçons.
-Oui ?
-Assis-toi.
La rouquine mordilla ses lèvres, hésitante. Et fléchit les genoux devant le banc, sans pour autant s’y installer.
-Ecoute, Max… débuta-t-elle en tapotant nerveusement le manche de sa cuillère contre son avant-bras, je peux tout t’…
-Assis-toi, l’interrompit son frère d’un ton qui n’admettait aucune opposition.
-Mais…
-Beth.
Elle expira profondément, son regard allant voltiger partout dans la pièce sauf vers les deux garçons. Dont un qui se demandait vraiment pourquoi il était là.
-Beth, reprit Maxim en lui désignant le banc.
Elle acquiesça en déglutissant. Et prit place d’une mine hésitante, tout au bord de l’assise comme si elle se préparait à fuir au plus vite à la moindre menace.
-Ça fait deux jours que je te laisse tranquille, Elizabeth, énonça Maxim en l’observant d’une façon appuyée. Maintenant, il faut qu’on parle.
-Pourquoi ? Je n’ai rien à dire, fit-t-elle en direction de ses mains.
Alex les observa tour à tour. L’un avait dressé les épaules et bombé le torse, observant sa sœur comme un père aurait pu le faire de ses enfants. L’autre s’était recroquevillée sur elle-même, pâle comme un fantôme.
Maxim se pencha vers sa sœur, la toisant de toute sa hauteur.
-Je ne t’ai pas posé de questions. Je t’ai laissé le temps de t’en remettre. Je n’ai fait aucun commentaire. Mais maintenant, stop. Stop, Beth. Je veux savoir ce que tu foutais dehors à deux heures du matin, sans protection, sans arme, sans avoir prévenu quiconque de ton départ.
Il marqua une pause.
-Je veux savoir pourquoi Alex a été à deux doigts de crever pour te sauver.
-Mais…
-J’écoute. Pourquoi, Beth ?
Elle entrouvrit la bouche. Et lança un furtif regard vers Alex.
-Et pourquoi tu me demandes de m’expliquer devant lui ? répliqua-t-elle d’une voix tremblante.
Maxim alla chercher le regard d’un Alex particulièrement mal à l’aise.
-Il t’a sauvé, dit-il d’un ton sans réplique. Si quelqu’un a le droit de savoir la vérité, c’est bien lui !
Elle soupira. Et plongea son visage dans ses mains pour y puiser une longue bouffée d’oxygène.
-Non, siffla-t-elle en secouant la tête. Non, non et non. Je ne rentrerai pas dans ton jeu, Max. Tu ne me feras pas culpabiliser pour lui, ni pour moi.
-Je veux comprendre.
-Non.
Maxim souleva la tête vers le plafond. Son visage avait pris une couleur pourpre au fur et à mesure de l’échange avec sa sœur. Qui s’intensifia quand il plongea ses iris dans celles de Beth pour lâcher d’un ton sec :
-Je veux comprendre pourquoi ma petite sœur a failli se faire tuer quand elle aurait dû être au fond de son lit ! Putain, c’est difficile à entendre ?
-Et si je n’ai pas envie de parler ? s’écria-t-elle en relevant un regard assombri de colère vers lui. Si je n’ai pas envie de me justifier ? Tu n’es pas mon père, Maxim !
Un poing s’abattit sur la table, tandis qu’il se redressait, furibond. La jeune fille le suivit du regard, les joues rendues rouges par un mélange de peur et de colère.
Alex déglutit, l’impression d’assister à une scène de famille où il ne devrait pas être plus forte que tout. Il tenta de reculer mais se retrouva arrêtée par l’explosion du blond :
-Bordel ! Il se passe quoi dans ta tête ? Merde !
-Merde à toi aussi ! cria-t-elle. Je n’ai pas à m’expliquer !
Elle lâcha un court sanglot, le poing resserré autour d’une cuillère en bois qu’elle venait de briser en deux.
-Je n’ai pas à m’expliquer, répéta-t-elle plus doucement. Parce que tu ne pourrais pas comprendre. Alors, fous-moi la paix, Max. Une bonne fois pour toutes, fous-moi la paix.
Elle tourna les talons pour s’enfuir sur ces derniers mots. Son frère resta à regarder l’endroit où elle venait de disparaître, le visage aussi tendu que possible.
Alex passa une main dans ses cheveux, sans savoir quoi dire après une telle scène. Mais il n’eut pas besoin de commenter, pas même d’ouvrir la bouche. Maxim tourna les talons et s’éclipsa avant qu’il n’ait pu esquisser le moindre mouvement.
Il se retrouva seul dans le réfectoire.
Avec la désastreuse sensation qu’il n’aurait jamais dû être spectateur d’une telle scène.

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